Le départ initial du raid devait se faire au plus tôt le samedi 9 avril mais la météo n’étant pas très bonne j’ai préféré attendre la fenêtre la plus favorable. Résultat, nous sommes partis le samedi 16 avril. Avantage de la période « glissante » sur quinze jours mais un peu contraignante pour certains. Conclusion, nous ne sommes que trois partants : Philippe, Yann et moi.

Samedi 16 avril :
Nous partons Philippe et moi de Toulouse tôt (5h45) car la journée va être longue du fait de la route mais aussi de l’approche jusqu’au refuge de la Femma pour le dîner. En outre nous nous arrêtons à Meylan (banlieue grenobloise) pour récupérer Yann chez ses parents et profiter d’un bon déjeuner.
Ensuite nous reprenons la route direction Termignon (Haute Maurienne) pour nous garer au Suffet (1860m) sur la route D126 vers 14h.
Là, préparation des sacs et habillement de rigueur pour le ski de randonnée. 😉
Nous partons vers 14h45 du parking, skis aux pieds pour le refuge de La Femma (2350m). Le temps est assez nuageux. J’espère donc qu’on ne va pas avoir la pluie durant le parcours. Il y a plusieurs itinéraires possibles, mais du fait du temps, j’opte pour le plus simple (moins de dénivelé) en passant par le refuge du Plan du Lac et la chapelle St Barthélémy. Dans le secteur de la Balme Froide, nous observons à deux reprises un loup (pas le même) !!! Pas de meute en vue… 🙂
Après un peu moins de quinze kilomètres, 750 mètres de dénivelé positif et 5h00 de temps, nous arrivons au refuge. Pas mécontent car le réveil a été matinal au moins pour Philippe et moi. 🙂
Même si j’avais prévenu Claire la gardienne du refuge de notre probable arrivée tardive, nous nous installons rapidement à table et profitons bien du dîner. Après le repas, nous prenons possession de nos places pour la nuit dans le chalet d’hiver. Ce sera seulement pour cette première nuit car il y a pas mal de monde ce soir nous explique Claire. Pour les autres nuits, nous aurons notre chambre de quatre dans le refuge principal.

Trace de la journée sur carte

Photos de la journée

Dimanche 17 avril :
Au réveil, on constate que le temps est conforme à la météo prévue, à savoir mauvais (bouché et neigeux). Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner en espérant que le temps s’améliore.
On décide de sortir pour aller faire le sommet prévu, la pointe de la Sana (3436m) même si le temps n’a pas l’air de s’améliorer. On attaque la montée sous la neige à 9h00. Après un peu plus d’une heure, à 2800m on fait une grosse pause pour décider de la suite car le temps ne s’améliore pas vraiment. Je décide de faire demi-tour car pour le sommet prévu ce n’est pas envisageable dans ces conditions. Après le retrait des peaux, le soleil apparait furtivement derrière les nuages… On décide de remettre les peaux afin de continuer vers la crête des Barmes de l’Ours, histoire de faire au moins 800 mètres de positif sur la journée. On atteint la crête (3136m) 2h30 après notre départ. La neige tombe et nous sommes dans les nuages. On reste 20 minutes puis on descend dans la purée pour être 30 minutes après au refuge. Vu les conditions, journée pas mal « amortie ». La suite de la journée sera la continuité de la matinée, à savoir le mauvais temps. Pour nous ce sera la chambre à bouquiner et/ou sieste. 🙂

Trace de la journée sur carte

Photos de la journée

Lundi 18 avril :
Ce matin, le temps est plus propice à aller faire le sommet que nous n’avons pu faire la veille. Bis donc mais cette fois sous le soleil avec quelques nuages tout de même. Nous démarrons à 8h00 pour la pointe de la Sana. La vue est plus agréable car la veille nous n’avions absolument rien vu. Vers 2760m nous faisons une première pause. Ensuite nous passons le passage délicat de l’itinéraire, 200 mètres entre 2850m et 3050m. Nous arrivons les premiers au sommet avant 11h00 avant que d’autres nous rejoignent. Nous passons plus de 30 minutes au sommet avant d’attaquer la descente. A la descente, nous faisons un petit détour par le col des Barmes de l’Ours (3077m) pour observer le versant côté Val d’Isère dans la perspective d’un parcours hivernal lors du séjour de Tignes en décembre. Ensuite nous revenons dans l’itinéraire de montée pour rentrer au refuge. La descente est assez agréable liée à la poudreuse tombée la veille et la nuit. Il faut tout de même rester vigilant car il y a des endroits où la neige est changeante du fait que l’ancienne est relativement « pourrie ».
La suite de la journée commence par le casse-croûte avec une bonne bière et ensuite couture pour Philippe qui répare son pantalon.

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Photos de la journée

Mardi 19 avril :
Pour cette journée, on change de versant. Nous étions la veille sur un versant Sud, là nous allons sur un versant Nord. La météo est bonne et en prime il a reneigé la nuit. La destination du jour la pointe Nord-Est du Châtelard (3434m).en passant par le col du Pelvo Roux (3219m). Nous partons du refuge à 7h30. La montée est très agréable car le dénivelé se fait sur pas mal de distance. Le seul effort à fournir en prime est la trace car il y a 30cm de poudre. On ne va pas s’en plaindre pour la descente. 😉 En plus on monte dans un vallon étroit qui donne une légère ambiance. Nous faisons une première pause vers 2850m avant d’attaquer la montée au col. La montée au col se fait bien tout en gardant des distances de sécurité suite aux chutes de neige des jours précédents. Après le col, on se dirige vers le sommet en passant sur une petite arête. Nous sommes à la pointe Nord-Est du Châtelard à 11h15. On reste en haut environ 45mn. La descente se déroule super bien dans une superbe poudreuse. Le régal !!! On met 50mn pour revenir au refuge tout en faisant quelques arrêts tout de même.
En résumé une très belle sortie, qui éventuellement peut se faire en boucle en passant par la pointe Sud-Ouest du Châtelard mais un peu plus technique et plus longue car la liaison entre les deux pointes se fait par une arête. Pour la prochaine fois. 😉

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Mercredi 20 avril :
Cette journée doit être la plus longue du raid. Objectif : la pointe Méan Martin (3330m) en boucle en passant par le col Gefret (3185m) puis le col de Méan Martin (3103m). Pour cette raison nous partons assez tôt du refuge (6h15), le jour pointe à peine. La météo de la journée est annoncée très bonne. La première partie du parcours est similaire à celui de la veille, à savoir jusqu’à la première pause (2850m). Ensuite nous bifurquons plus à l’Est pour atteindre le col Géfret à 8h35. Au col, un petit épisode qui rappelle qu’il faut toujours être vigilant aux abords des corniches. Yann en s’approchant involontairement un peu trop prêt du bord a fait partir la corniche. Celle-ci fait déclencher une belle coulée dans la pente. Après cette épisode, on chausse et direction le glacier de Méan Martin par une pente assez soutenue (42° environ). On profite bien de la descente jusqu’à l’altitude 2930m. Là, on remet les peaux pour aller vers le col de Méan Martin. On met 45 minutes pour l’atteindre. On continue vers l’objectif du jour. Nous arrivons au sommet de la pointe Méan à 11h35. On profite du sommet car la journée est belle et en plus on est seul dans un premier temps. Lorsqu’un groupe nous rejoint, on laisse la place et on attaque la descente vers le refuge. Je repère un peu l’itinéraire car le relief est assez irrégulier. Il ne faut pas se laisser emballer par une descente dans une direction qui oblige de remettre les peaux… Pas d’erreur, ce qui nous ramène au refuge 50 minutes plus tard.
Au final, une super boucle et sportive en prime : 1460m de dénivelé sur 15,7 kms.

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Photos de la journée

Jeudi 21 avril :
La journée de retour. On quitte le refuge et Claire la gardienne à 7h15. Comme la journée est annoncée ensoleillée, je choisis de faire un itinéraire différent de l’aller. A savoir passer dans le secteur de la Reculée (2737m) puis par le col de Lanserlia (2774m) afin de revenir au Suffet, endroit où nous avons laissé le véhicule. Le parcours est assez agréable et il nous permet après le col de Lanserlia de faire une assez belle descente dans de la neige de printemps. Nous arrivons à la voiture 4h50 après notre départ. En bref, cet itinéraire est légèrement plus court que celui empruntait à l’aller avec un peu plus de dénivelé positif. A faire par beau temps quand même…

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Photos de la journée

Conclusion :
On a passé six jours bien agréables dans un secteur qui se prête au ski de randonnée varié et dans une bonne ambiance comme d’hab. En outre l’approche au refuge de la Femma prépare bien pour les courses suivantes. J’ajouterai que nous avons été bien accueillis par Claire et bien mangé au refuge.
A savoir qu’en hiver sur deux jours depuis Tignes ou Val d’Isère il est possible de faire la pointe de Sana, de passer une nuit dans le chalet d’hiver du refuge de la Femma puis le lendemain monter à la pointe de Méan Martin et revenir sur Val d’Isère ou Tignes. Une option à venir…

Stéphane