Raid Ski de randonnée dans le massif des Ecrins du 15 au 19 mai 2010

Initialement prévu du 8 au 13 mai avec huit participants (Benjamin Carayon, Jean-Paul Trouboul, Pierre Lacaze, Mathieu Collet, Hubert Tassin, Patrice Limoges, Jacques Helin et moi-même), nous décalons le raid d’une semaine à cause du mauvais temps. Malheureusement, ce décalage de calendrier empêche Benjamin, Jean-Paul, Pierre et Mathieu de participer. Nous nous retrouvons donc plus qu’à quatre pour partir dans les Hautes Alpes.

Samedi 15 mai :
Après un réveil très matinal (3h du mat pour les Toulousains), nous nous retrouvons Jacques, Patrice et moi au parking du dépôt de la gare Matabiau pour filer sur l’Argentière-La-Bessée afin de récupérer Hubert qui est parti la veille en train de nuit de Paris. Nous arrivons à 10h du mat à la gare de l’Argentière où Hubert nous attend. Nous prenons tout de même le temps de boire un café pour ensuite prendre la route du Pré de Madame Carle (terminus normal de la route). Suite à un enneigement conséquent pour la saison, nous laissons la voiture à 2 kms du Pré de Madame Carle (1800m).
Nous nous habillons et préparons nos sacs pour prendre la direction du refuge du Glacier Blanc (2550m). Il nous faudra environ trois heures pour atteindre le refuge. Nous prenons notre casse-croûte au refuge et ensuite possession de notre dortoir (la sieste est nécessaire suite à notre réveil matinal…).

Photos du jour

Dimanche 16 mai :
Direction le pic du Rif (3478m) en passant par le col du Monêtier (3339m). Départ du refuge vers 6h20. La montée se fait dans un joli vallon, le temps n’est pas terrible. Des nuages débordent du versant vers lequel nous nous dirigeons. Arrivés à proximité, je trouve le franchissement du col trop délicat, quantité de neige importante liée aux dernières chutes de neige et impossibilité d’assurer facilement les membres du groupe (pas de point d’ancrage naturel côté paroi) pour franchir les 20 mètres qui nous séparent du col. Nous renonçons avec regret car nous aurions bien aimé voir le versant Monêtier. Ce sera pour une autre fois. Nous redescendons au refuge dans une neige pas trop mauvaise, quelques passages de poudreuse. Comme la montée fut assez courte, nous décidons de compléter notre dénivelé de la journée par une montée sur le glacier Blanc vers le refuge des Ecrins. Hubert, lui rentre au refuge car depuis la veille, il ressent une douleur à sa sciatique. Patrice profite de ce retour prématuré pour redescendre à la voiture afin de récupérer ses semelles de chaussure qu’il a oublié la veille. On fera, Jacques et moi 400m de dénivelé en plus et surtout voir avant les autres la magnifique Barre des Ecrins.

Photos du jour

Lundi 17 mai :
Hubert ressent toujours sa sciatique et Jacques est indisposé. Pas une grande journée en perspective pour eux. Ca tombe pas trop mal car c’est la journée de transfert pour le refuge des Ecrins (3170m) avec au passage l’ascension du pic de Neige Cordier (3614m). Nous quittons le refuge du Glacier Blanc vers 6h15, le temps s’annonce beau, première belle journée depuis que nous sommes arrivés. A la bifurcation pour faire le pic de Neige Cordier, nous laissons, Patrice et moi Jacques et Hubert qui ne se sentent pas pour faire le sommet. C’est donc avec Patrice que je me dirige vers le col Emile Pic (3483m) pendant que Jacques et Hubert se dirigent vers le refuge des Ecrins. Au pied du col, nous laissons nos skis et mettons nos crampons pour atteindre le col puis faire le sommet. Le vent souffle très fort au col, nous décidons tout de même de nous diriger vers le sommet par l’arête Sud-Ouest. Belle arête mixte que nous cheminons sans trop de difficultés, mais avec toujours autant de vent. Le sommet nous tend les bras, pour cela il nous suffit de franchir les 15 derniers mètres d’un passage effilé. Après quelques photos au sommet et la contemplation du panorama, nous redescendons plein Nord par une belle pente de neige pour nous rediriger vers le col. Le passage du col franchi, nous rechaussons nos skis et direction le refuge du Ecrins où nous retrouvons nos compagnons. Nous leur racontons notre ascension. La fin de la journée se passe tranquillement…

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Mardi 18 mai :
Objectif du jour, le pic de Roche Faurio (3700m). Départ ce jour un peu plus tardif 7h30, Jacques se sentant mieux et pour Hubert un profil de course plus adapté pour que sa sciatique le laisse un peu tranquille. C’est en fait Patrice qui est un peu patraque ce mardi. Nous partons donc tous les quatre sous un ciel radieux. La montée se passe bien sur une neige assez dure. Nous atteignons le sommet vers 10h00. La descente se passe tout aussi bien. De retour sur le plat du glacier Blanc, nous décidons de compléter notre dénivelé journalier par une montée au col de Roche Faurio (3380m).

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Mercredi 19 mai :
C’est le « grand » jour, l’objectif du raid : le Dôme des Ecrins (4015m). Hubert, ne souhaitant pas nous ralentir dans l’ascension à cause de sa sciatique, avait décidé la veille de ne pas faire le sommet. C’est donc à 5h20 sans Hubert que nous partons du refuge. Le temps est assez mitigé, de gros nuages en provenance de l’Est s’approchent…Cela ne nous empêche pas de continuer et d’attaquer sérieusement la montée. Du bas du refuge au pied de la barre nous aura pris 45 minutes environ. Le temps est de plus en plus menaçant et cela se concrétise par des chutes de neige qui nous accompagnent en milieu de face. Nous ne renonçons pas et nous avons raison car le temps s’améliore plus nous nous approchons du sommet. C’est sous le soleil que nous atteignons le sommet et 3h40 après notre départ. Nous ne nous y attardons pas car le vent souffle très fort. Nous réalisons la descente par le même itinéraire dans une neige un peu carton. Bref, nous descendons rapidement et nous arrivons au pied du refuge pour attendre Hubert qui doit nous rejoindre afin de redescendre tous ensemble dans la vallée. Il ne tarde pas, nous le voyons sortir du refuge. Nous attaquons donc la descente du glacier Blanc. A la descente, nous passons à proximité du refuge du Glacier Blanc pour ensuite enchaîner sur la partie terminale de la descente où la neige a pas mal fondu depuis samedi dernier. Cela nous oblige à déchausser par endroit, nous finissons tout de même à skis jusqu’à la voiture. Après une bonne bière tous ensemble à Vallouise, nous laissons Hubert en gare de L’Argentière, puis nous prenons la route pour Toulouse où nous arriverons vers 21h00.

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Conclusion :
Ce raid s’est très bien passé même si par contrainte météo, nous n’avons pu le réaliser avec tous les participants initiaux. Ce que je regrette fort. Une occasion de plus pour revenir dans cet endroit que je considère comme un des « temples » du ski-alpinisme en France.
Du côté des refuges, rien à redire. Un très bon accueil de la part des gardiens et gardiennes avec pour ne rien gâcher pour des montagnards des repas copieux et très bons.
En résumé tous les participants étaient ravis même si Hubert avait un peu d’amertume de n’avoir pas pu nous suivre au Dôme.

Stéphane