Cette fois la destination lointaine est l’Asie et plus précisément l’île d’Hokkaïdo au Japon. Endroit du globe réputé pour sa peuf… J’organise donc le séjour en contactant un guide japonais dont les coordonnées m’avait été données par un couple de Montpellier rencontré lors du raid du printemps 2016 (refuge de La Femma). Je contacte au mois d’août dernier Yuji Emoto (guide parlant français) pour organiser notre séjour. Le groupe se compose de huit personnes : une fille (Juliette) et sept gars (Jacques, Régis, Gérald, Philippe, Yann, Olivier et moi).
Lundi 29 janvier :
Départ de Toulouse Blagnac à 10h40 pour les occitans afin de rejoindre les deux franciliens à Roissy pour les vols Paris-Osaka et Osaka-Sapporo (14h de vol au total). Premier problème et pas des moindres à notre sortie d’avion à Osaka : nos cinq housses à skis nous ont pas suivi. Première démarche auprès de charmantes hôtesses. Nous arrivons à Sapporo le 30 à 15h30 (combinaison des heures de vol et du décalage horaire de 8h).
Mardi 30 janvier :
Nous arrivons donc en milieu d’après-midi à Sapporo où notre guide nous accueille. Après récupération de nos bagages sans nos cinq housses à skis, on prend possession du véhicule de location avec volant à droite et conduite à gauche…
Yuji nous amène dans le premier hébergement du séjour (quartier Minami Ward à Sapporo) qui nous plonge de suite dans l’atmosphère japonaise avec les chambres et ensuite le repas sans oublier le onsen (bain de sources d’eau chaude). Tout le monde est ravi de ce plongeon.
Mercredi 31 janvier :
Après une bonne nuit sur un futon traditionnel, nous découvrons le petit déjeuner tout aussi novateur pour nous.
Ensuite nous filons vers Niseko, dans la partie Sud de l’île pour louer des skis. Ce sera notre premier secteur pour skier. Grâce à Yuji, nous louons des skis de rando rapidement, ce qui nous permet de ne pas perdre la première journée. Chose qui ne serait certainement pas arrivée si nous n’avions pas eu de guide. Cette première journée se fait dans le secteur du Mt Niseko Annupuri (1308m) à proximité de notre hébergement (Goshiki Hôtel à Niseko) pour une mise en jambe dans la poudre tant attendue. Il neige et nous ne sommes pas déçus. Trois runs dans 70 cm avec 900m de dénivelé. Déroulé classique de la rando à skis à cette période sur Hokkaïdo, à savoir une succession de montées et de descentes. Après ce premier plaisir nous allons à notre gîte.
Là, nous découvrons un hébergement avec de bonnes chambres et un onsen extérieur déroutant à cause d’une corniche de neige surplombant le bain. Il vaut mieux qu’elle tienne sinon…aie, aie, aie…
Nous dînons comme la veille à la « japonaise ». Ce qui sera le cas tous les soirs de notre séjour.
Jeudi 1er février :
Bonne nuit avec quand même pour tout le monde les contraintes du décalage horaire avec un réveil prolongé vers les 3-4h du mat pour ensuite se rendormir.
Après un petit déjeuner japonais, on part se faire une rando dans le secteur du gîte sous un soleil radieux en face du Mont Niseko Annupuri. La sortie comptera cinq montées et descentes entre 800m et 1100m pour un dénivelé positif de 1550m dans une excellente poudreuse.
De retour au gîte, on profite à nouveau de l’onsen pour se relaxer après un bel effort.
Le soir, on déguste à nouveau un bon repas.
Vendredi 2 février :
Comme la journée s’annonce belle, Yuji a prévu de nous amener sur le volcan Yotei (1898m). Volcan non en activité, seulement endormi…
Nous ne serons pas les seuls à vouloir gravir ce volcan car il faut savoir qu’à cette période de l’année il est rare de pouvoir le faire. Nous nous accommodons donc du monde. L’ascension se passe bien, soleil et surtout pas de vent. On arrive au bord du volcan après 3h30 de montée, on n’est pas tout seul. Après une petite pause, on décide de faire une descente de 150 m pour accéder au cratère. Remise des peaux et remontée sur le bord du volcan. Tout le monde est ravi car être au bord d’un volcan même endormi, c’est quelque chose d’original.
On est tellement bien qu’on passe deux heures au sommet.
On attaque la descente et on met environ une heure pour rejoindre les voitures. Au final, nous aurons fait 1750m positif (descente dans le cratère avec la remontée).
De retour au gîte, traditionnel onsen et repas. Il est vrai qu’à l’endroit où nous logeons, il n’y a pas trop de bar dans les environs pour aller boire une bière après le repas. Cela a un avantage, c’est que le coucher est tôt, même après une partie de « Polignac » (jeu de carte) pour certains.
Samedi 3 février :
Ce jour, le temps est un peu couvert mais sans problème pour la rando. Autre paramètre, Yuji a prévu une sortie pas trop longue car nous allons changer de secteur. Basculer vers Furano, au Nord. Pour cela, il a réservé un gîte à Otaru en bord de mer, au Nord-Ouest de l’endroit où nous sommes actuellement.
Nous partons pour faire deux runs au sommet Chise Nupuri (1134m). Le départ se fait à 550m. Nous accédons au sommet 1h30m après. Du sommet, nous pouvons observer la mer. Cela nous rappelle les Alpes de Lyngen… 😉
La première descente se fait sur le versant opposé à notre montée. On remet les peaux pour remonter au sommet. On refait une descente sur le même versant car la poudre est bonne comme à son habitude. Après celle-ci on remet les peaux pour rentrer mais en passant côté Ouest du versant du Chise Nupuri. On rentre récupérer nos affaires et direction Otaru.
Sur le chemin vers Otaru, Yuji nous propose de nous arrêter à la distillerie du fameux Whisky Nikka. Ce que nous acceptons volontiers. 😉 Tout le monde déguste, sauf les deux conducteurs, Yuji et moi. Il faut savoir qu’au Japon, le taux d’alcoolémie acceptable est de 0 !!! Donc pas de droit à l’erreur… Je m’en tiendrai au jus de pomme, couleur proche du whisky… 🙂 Après ce petit plaisir d’hydratation, nous reprenons la route pour notre gîte.
Nous arrivons en début de soirée. Nous sommes comme en refuge, regroupés dans une même pièce pour dormir. C’est super, mais la suprême surprise vient au moment du repas car nous allons vraiment déguster un repas « gargantuesque » de produits de la mer. Tout le monde est enchanté.
Dimanche 4 février :
Le lendemain matin, nous prenons un petit déjeuner garni de produit de la mer. Encore une originalité gastronomique pour nous bien-sûr.
Nous ne tardons pas trop car nous avons environ trois heures de route pour arriver au gîte Kamihoroso dans le secteur de Kamifurano.
Les affaires déposées dans nos chambres, nous partons pour aller faire une sortie à proximité du gîte en direction du Mont Sandanyama (1720m) non loin du Mont Tokachi (2077m), volcan en activité. Les conditions n’étant pas top (mauvais temps avec du vent et une neige dure), nous décidons avec Yuji de renoncer au sommet. De l’endroit où nous dépeautons, nous pouvons observer les fumées jaunâtres (dioxyde de souffre) du Mont Tokachi. Le dénivelé de la sortie sera court car il fera seulement 405m, le moins long du séjour. Une journée de repos en fait…
De retour au gîte, nous ne nous privons pas du bain traditionnel, dans un bassin extérieur avec une superbe vue sur la vallée de Furano.
Le repas du soir de ce gîte sera de la même vaine que ceux fait les jours précédents, très bien et bon.
Le coucher est aussi tôt que les autres car nous sommes tout autant isolés que dans le secteur du gîte de Goshiki. Donc « Polignac » de rigueur et dodo…
Lundi 5 février :
Ce matin, le temps est nettement meilleur que la veille. Soleil au rendez-vous. La journée commence comme à son habitude par le petit déjeuner. Seule différence avec les précédents, c’est qu’il est mixte. Traditionnel bien-sûr mais il est possible de garnir le plateau de spécialités plus occidentales (pancakes, jambon…). On doit l’avouer, la plupart d’entre nous mixons le plateau… Cette offre est certainement due au fait que ce gîte reçoit de la clientèle européenne et nord-américaine.
Yuji fait le choix de rester aux alentours du gîte sans pour autant viser un haut sommet car les conditions ne s’y prêtent pas (neige soufflée en altitude).
On part de la côte 990m pour monter à 1380m. Là, on dépeaute pour faire la première descente jusqu’à 840m. Ensuite, remontée jusqu’à 1360m avec une légère descente/montée de 150m. A la côte 1360m, on enlève les peaux pour faire la dernière descente vers les voitures. Au final, nous aurons fait une bonne journée à 1060m de dénivelé dans un endroit boisé.
De retour, Yuji nous propose de découvrir un onsen naturel à quelques kilomètres de notre hébergement. Nous acceptons bien-sûr. Nous partons donc en kimono recouvert d’une doudoune et d’un bonnet sur la tête. L’ambiance de cet onsen est fabuleuse car nous sommes en pleine nature entourés de neige avec une petite bière pour nous réhydrater de la rando. 😉
En résumé, une super journée avec un bon dîner comme d’habitude et la partie de Polignac pour certains.
Mardi 6 février :
Comme les conditions de neige du secteur où on est ne sont pas excellentes, Yuji décide qu’on aille voir ailleurs pour la journée, à 1h30mn de voiture environ. Nous prenons donc la route en direction de Minamifurano.
En arrivant, il neige. De bon augure pour faire de la peuf…
Nous attaquons la montée à 460m d’altitude pour atteindre la côte 1050m. Là, on dépeaute pour faire la première descente dans une peuf excellente sur 380m. Tout le monde a la banane. Cela nous donne envie de refaire un run. Au final, nous en ferons trois de plus. Ce qui fera en tout 1650m de dénivelé, une excellente journée même si le soleil n’est pas présent.
Ce mardi soir est notre dernière soirée traditionnelle nippone, nous profitons donc de notre dernier bain et du dernier repas. 🙂
Mercredi 7 février :
Comme j’avais prévu, cette dernière journée ne sera pas seulement consacrée au retour vers l’aéroport. Comme notre vol est à 20h, il est possible de se faire une petite journée de ski. Comme nous avions bien apprécié le secteur de la veille et que comble du hasard il se trouve sur notre trajet retour. Nous convenons avec Yuji d’aller se faire un dernier run là-bas. Nous arrivons donc véhicules chargés sur le même parking avec aucune voiture contrairement à la veille alors que cette journée est ensoleillée. Même si nous faisons le même itinéraire, cela ne nous gêne pas car nous savons que nous allons nous régaler. Les traces de la veilles sont effacées… Comme il n’est pas trop envisageable de rater l’avion, nous nous contentons de faire seulement 630m. Cela nous suffira pour profiter une dernière fois de cette super neige jusqu’à la prochaine fois… 😉
De retour aux voitures, nous prenons la direction de l’aéroport de Chitose. Comme il nous reste du temps, Yuji nous amène pour un dernier déjeuner dans un restaurant de sushis.
Après cela, il est temps de nous rendre à l’aéroport pour rendre la voiture de location et préparer notre vol retour.
Nous déchargeons le véhicule de Yuji et nous lui disons au revoir avec une certaine émotion tellement ce séjour s’est bien passé.
Nous nous envolons de Chitose sous la neige, encore un clin d’œil à cette endroit fabuleux de poudre…
Conclusion :
Je peux dire que ce séjour s’est très bien passé pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le programme réalisé par notre guide était très bien préparé, très professionnel. Il nous a fait découvrir une petite partie de son pays de la meilleure des façons au travers du choix des lieux traversés ainsi que des hébergements pour les traditions d’accueil, culinaires et vestimentaires. Tout le monde était ravi de découvrir cela.
Autre raison, c’est l’ambiance et l’état d’esprit de tous les participants, guide compris. Toujours dans la joie et la bonne humeur.
Et pour finir, la météo. Nous n’avons eu que trois jours de mauvais temps, ce qui nous a pas empêché de sortir. Avantage de skier dans des endroits boisés en basse altitude.
Même si nous ne sommes pas restés très longtemps et vu peu de chose à l’échelle du Japon, je dirai que ce pays est lointain mais il vaut vraiment la peine d’être découvert.
Toutes les photos du séjour sont consultables : ICI
Stéphane